Court-Métrage - "La Clef"

J'aimerai réaliser un nouveau court-métrage. J'adore monter ce genre de projet mais je n'arrive jamais à me lancer car la terrible étape de l'écriture de scénario est rebutante chez moi. Pourquoi ? Parce que j'ai plein d'idées pour créer des films épiques à gros budget, mais qu'avec un acteur, un décor et 5 minutes, je n'arrive à rien mettre sur ma feuille (ou sur mon wordpad).

Difficulté d'autant plus frustrante que je sais qu'on peut réaliser des très belles choses avec trois fois rien.

Pour information, j'ai déjà réalisé deux courts-métrages, le premier qui a été co-réalisé avec des amis et qui est disponible sur youtube. Et l'autre que je n'ai même pas monté tellement je le trouve horrible.

J'aurais donc besoin d'un peu d'aide pour arriver à savoir créer une petite histoire intéressante faisable avec trois fois rien, et bien sûr qui colle à mon univers personnel.

Quelques contraintes pour cadrer le projet :
- Durée : entre 2 et 10min
- Une seule actrice
- Un décor naturel : le centre-ville de Poitiers
- Noir & Blanc

L'idée est de créer un petit court-métrage avec une ambiance retro/vintage, poétique et symbolique sans être obscur.
Mes inspirations pour ce projet sont : Amélie Poulain (Jeunet), l'univers d'Emilie Simon, certains films de Tim Burton, Alice au pays des Merveilles, Peter Pan...

Here we go !

J'imagine que tu as des intuitions par rapport à ce projet : des images en tête, des sensations... pourrais-tu nous en faire part en les développant plus ?

C'est un bon début, la question de Fréderic est un appel à ouvrir les portes de ton imagination avec son cortège d'images.
Mais dis moi Gaël, pourquoi "La Clef" ?

Les contraintes que j'ai posé sont plutôt des choses que je m'impose pour être sûr d'entrer dans un champ des possibles et éviter la superproduction holywoodienne (j'exagère évidemment).

Ces contraintes sont liés à mon projet photographique "Le Seuil" dans lequel je verrai bien un prolongement en vidéo. Mais je n'arrive pas du tout à coller une petite histoire à partir des images déjà réalisées. Je n'arrive pas à savoir ce que j'ai envie de dire. Et pourtant, sans forcément avoir envie de porter un message politique, je pense avoir une opinion marquée sur le monde qui m'entoure.

La clef est en rapport avec les portes qu'il y a dans le projet photo, que je compte bien reprendre dans le court-métrage. Je vois la porte comme un passage vers le monde personnel, le jardin secret. Une sorte de refuge qui représente qui l'on est réellement. La clef serait le moyen de (re)découvrir son univers personnel. Et en ce sens, la clef serait pour moi l'enfance, les fondations qui sont le terreau de notre existence présente. Le symbole de mon enfance est la petite cuillère, ce serait donc ma clef.

L'idée est que notre clef n'est nulle par ailleurs que sur nous, et pourtant c'est comme si nous la cherchions partout ailleurs.

Voilà le système symbolique auquel j'ai pensé. Mais je le trouve très abstrait, et une mise en scène tel quel serait certainement très obscur. Or, j'aimerai que ce soit accessible sans être obligé d'analyser les symboles.

Pour finir, Frédéric m'a fait la remarque que j'avais un problème avec la banalité et m'a fait prendre conscience qu'il serait peut-être intéressant de mettre en scène une action très simple, comme par exemple marcher dans la rue, ou bien être assise sur un banc, attendre quelqu'un. Dans cette même idée, je prévois de faire des essais vidéo prochainement en essayant de réaliser des sortes de photographies animées, c'est à dire un cadrage fixe dans lequel peu d'éléments sont en mouvement.

J'ai déjà fait un petit essai visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=keO24GIUyug

L'idée est de pratiquer la vidéo, pour faire émerger des possibilités techniques, expérimenter pour savoir concrètement ce que je peux filmer et éviter d'écrire des choses infaisables sur le papier.

Citation :

Ces contraintes sont liés à mon projet photographique "Le Seuil" dans lequel je verrai bien un prolongement en vidéo.

Je suis pour faire des essais avec différentes techniques ^_^ ...

Citation :

Mais je n'arrive pas du tout à coller une petite histoire à partir des images déjà réalisées.

... mais il ne faut pas que tu cherches à "coller" une histoire à tes photos, plutôt que tu trouves un terrain sur lequel tu puisses lier histoire et ambiance visuelle, parce que si tu essayes de coller une histoire sur les photos que tu as déjà faites, à mon avis ça ne marchera pas ou bien tu seras frustré parce que ça ne donnera pas ce que tu veux.
Il faut malgré tout que le montage de l'histoire et de tes visuels soient reliés, et il me paraît difficile d'avoir quelque chose qui se tient en forçant ensemble 2 choses créées séparément.

Je ne veux pas dire que c'est impossible de commencer par les images puis d'avoir l'histoire, simplement ça ne me parait pas une bonne idée de t'enfermer dans tes photos, ne te contrains pas d'office à tes premiers visuels. Enfin tu vas me dire, tu n'en n'est pas encore à cette étape, mais quand tu auras ton histoire soit souple comme le roseau et n'ai pas peur de l'évolution de tes visuels.

Bon après je réagis peut-être sur un mauvais choix de vocabulaire, mais j'aime pas "coller" ^_^

J'ai bien conscience qu'il s'agit d'une adaptation, et non d'un reprise stricto sensu. Pour une raison bien simple, c'est que ce n'est pas le même support, donc pas la même manière d'aborder le sujet.
Le court-métrage n'aura peut-être pas grand chose à voir avec les photographies, en fin de compte. D'autant que mon univers personnel évolue en permanence en ce moment.

Ok, donc c'était juste un mauvais choix de mot ^_^

Peut-être, justement puisque tu es très dans le visuel en ce moment, peux-tu penser ton histoire en dehors de tes photos, en partant seulement de ton thème et en t'écartant de ces visuels. Ils reviendront d'eux-mêmes de toute façon, mais réfléchis déjà à une trame simple, sur ton thème du seuil.

Quelque chose qui tienne en une phrase. Quelque chose dont tu as l'intuition, et que tu pourras développer. Sur ton histoire de seuil, de porte et de clé.
Par rapport à toi. Sans chercher à y mettre du sens tout de suite. Juste un fil.

Par exemple, "Alors que je passe pour la dix millième fois dans la même vieille rue de mon quartier, et au moment où mes doigts effleurent la clé de mon appart dans ma poche, je découvre une porte dont je n'avais jamais remarqué la présence, je décide d'essayer de l'ouvrir. Ou pas."
(bon ok, tu pourras pas trouver plus bateau ^O^ )

D'ailleurs, sur ton histoire de seuil et de porte, est-ce que tu t'es déjà posé la question, es-tu du genre à ne pas ouvrir la porte, à regarder par la serrure, à ouvrir la porte et regarder de l'autre côté sans y aller, ou à traverser le seuil ? De quel côté du seuil te places-tu ? Penses-tu qu'il y ai de l'autre côté du seuil quelqu'un qui se pose les mêmes questions que toi, mais du point de vue de l'autre côté de la porte ?

Parce que le seuil n'est pas seulement une notion d'état entre 2 "lieux" (au sens large), mais c'est aussi un état qui peut entraîner une action. S'il y a un seuil, c'est qu'il y a quelqu'un pour l'observer. Comment te places-tu par rapport à ce seuil ? Qu'as-tu envie qu'il se passe autour de ce seuil ? Et qu'est-ce que tu y vois ?
Ces questions sont à la fois pour ce sujet et ton autre sur les photos, mais je penses que ces questions peuvent t'aider à prendre position et donc à déterminer ce que tu veux "faire dire" à cette porte. Tu as déjà un bout de réponse puisque tu nous dit que tu as la clé. Tu es donc déjà au moins capable d'ouvrir la porte. Et après ? Est-ce que c'est plutôt la quête de la clé qui t'intéresse, ou bien d'ouvrir la porte ?

Moi j'aime bien les questions de Se-Chan, je pense d'ailleurs que la base d'un projet, au delà de l'intuition passe par un questionnement (de notre rapport au sujet en question, notamment).

Sous les conseils de Se-chan, j'ai tenté d'écrire un petit texte. Le voici :

Code:

"Elle est en train de lire un vieux livre. Elle s’arrête à un passage, pose son livre sur ses genoux. Elle repose sa tête contre le mur et regarde en l’air d’un air rêveur. Quand elle baisse la tête pour se remettre à lire, elle voit qu’une grande clef est posée sur la page ouverte de son livre. Elle regarde à droite et à gauche qui aurait bien pu poser cette clef ici. Mais il n’y a personne. Elle regarde la clef, intriguée."

J'ai essayé d'imaginer la suite, mais je ne sais pas du tout vers quoi aller. Je me suis demandé "Qu'est-ce que ce que j'ai envie de dire" mais je n'arrive toujours pas à trouver des réponses à cette question.

Gaël, je vois deux possibilités à présent :

1. Aller dans le sens de ce que tu aimes
   
2. Creuser une thématique, soulever une question/prémisse/problématique

En ce qui me concerne, je crois que le premier point est insuffisant à donner de l'intérêt à une histoire, pour autant beaucoup font comme ça. Mais leurs histoires bien souvent ne m'intéressent pas.

Le deuxième manque de matériau. Jètes des trucs sur le papier ou sur ton traitement de texte, balance, je te trouve un peu frileux. Peu importe la qualité de ce que tu proposes, balances la purée, mec, et sans te retourner, quand tu auras de la matière, on pourra commencer à défricher le terrain.
Pars en écriture automatique, c'est un premier jet, donne-toi le droit de faire un truc pourrave, ce sera toujours mieux que rien du tout.